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Frédérique Riba Sarat à travers l'oeil du sténopé
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30 janvier 2014

Histoire d'une vitrine

La vitrine du Photographe web

Sur le thème des « Vitrines »  de Charles Vildrac

S’il est une vitrine qui m’attire et que je recherche quand je découvre une ville, c’est bien celle du photographe. Elle a pourtant beaucoup évolué au cours du temps.

Dans mes jeunes années le photographe présentait dans sa vitrine des portraits souvent imposants en noir et blanc qu’il plaçait bien encadrés au centre de son présentoir. Ces personnages endimanchés seuls, en couple ou en famille dans des poses convenues lors d’occasions spéciales étaient notamment liés aux rites religieux comme par exemple, la communion des jeunes gens et des jeunes filles. Le nouveau-né immortalisé dans la position à plat-ventre a été également un sujet des plus répandus. Ces personnes photographiées dans le studio à l’arrière-boutique offraient leur regard impressionné par l’objectif et la lumière du flash de l’appareil.

Plus tard cette vitrine évolua vers la photographie en couleur et le sacrement du mariage y a pris une grande place. Les couples posaient dans un décor organisé en intérieur et se présentaient le plus souvent très figés.  Peu à peu, grâce à la mobilité des appareils,  les mariés sont sortis dans la nature, choisissant des lieux champêtres ou des parcs, à la recherche de l’endroit unique qui devait symboliser le mieux cette journée mémorable. Les poses aussi se sont modifiées à l’initiative du photographe, en simulant le mouvement et  le jeu entre les deux partenaires.

La couleur est devenue privilégiée en général et les poses innovantes sous de nouveaux éclairages pour les portraits avaient le but de montrer les capacités artistiques du technicien ; sortant de la sobriété, ils étaient alors exposés dans des cadres chatoyants. Et puis, la vitrine a élargi son éventail en proposant des outils de prise du vue ; toute une gamme était présentée: de l’appareil photo Instamatic de poche au réflexe de différentes marques et au polaroïd, jusqu’au modèle de caméra amateur. Le client a pu alors devenir acteur et choisir ses sujets fixes ou en mouvement ; il a pris la place du photographe. Devenant accessible à tous, cet art de la photographie s’est ainsi peu à peu vulgarisé.

Nous allions alors chez le photographe déposer nos pellicules après des réunions familiales ou des séjours de vacances et nous attendions plusieurs jours avant de revenir chercher nos images développées. La surprise était au bout de cette visite : découvrir sur papier des moments de vie si particuliers pour chacun. Garder le souvenir du passé devenait à notre portée !

C’était autant d’occasions renouvelées pour passer devant la vitrine du photographe et contempler ce qu’elle présentait comme nouveautés.

Puis le moment de l’appareil numérique est arrivé, envahissant le marché et démocratisant tout à fait ces rituels liés à la photographie d’amateur. Chacun peut aujourd’hui capter ses souvenirs quotidiennement sans l’intermédiaire du photographe. Les images nous bousculent tant en dehors de chez lui qu’à l’heure actuelle, sa vitrine devient vide. Bien qu’elle m’attire toujours, rien d’insolite n’y est plus présenté sinon, le plus souvent, des modèles de photos d’identité !

Il y a des vitrines qu’on voudrait consoler !

FRS – 28 janvier 2014

 

 

 

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Commentaires
J
Merci Frédérique pour ce beau texte qui retrace des années d'évolution photographique et avec, nos manières de vivre. La nostalgie y est présente mais pas trop appuyée car il faut savoir accompagner son temps et en prendre le bon côté. La photo numérique a aussi apporté un plus comme il est dit à la fin.
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